C’est quoi la psychose ? (Question Psy #13)
Le psychotique se noie psychiquement dans un espace où la frontière entre son identité, ses pensées, ses actes et ses perceptions sont brouillées. La personne n’a généralement pas conscience de son délire au moment de la phase active, mais elle peut toutefois le critiquer partiellement et en accepter l’idée. La psychose peut s’accompagner d’hallucinations de type « entendre des voix ». Il en résulte des difficultés d’intégration sociale et une dégradation de la qualité de vie quotidienne.
🤯 C’EST QUOI LA SENSATION ?
Il est très difficile de décrire les sensations de la psychose sans l’avoir jamais expérimenté, car c’est un état de conscience très éloigné de la logique perceptive habituelle. Les témoignages de cette pathologie laissent à penser que c’est un peu comme si vous perceviez simultanément : ce que vous pensez que pense l’autre, des idées qui se matérialisent plus ou moins dans le champ de vos perceptions (hallucinations auditives, visuelles, sensorielles), l’impossibilité de distinguer votre imagination de la réalité perceptive, l’impossibilité de savoir où vous vous situez dans votre corps, l’impossibilité de savoir si vos pensées vous appartiennent ou si ce sont les pensées d’un autre, la sensation de ne pas être soi-même dans un espace sans limite et/ou la sensation de percevoir des informations d’ordre parapsychologique : voix de défunts, informations sur la nature de la réalité, …
😨 C’EST QUOI L’ORIGINE ?
La psychose provient majoritairement d’une perturbation des neurotransmetteurs du cerveau, entre autres de la dopamine (hormone du plaisir immédiat) ou de la sérotonine (contrebalance les effets de la dopamine). Les causes sont multiples et souvent imbriquées : génétiques (un parent qui a déjà basculé dans la psychose), environnementales (privation d’oxygène du cerveau de l’enfant à l’accouchement), drogues (héroïne, cocaïne), enthéogènes (champignons hallucinogènes), infections touchant le cerveau comme la toxoplasmose, …
♉ LES DIFFERENTES PSYCHOSES
Troubles schizophréniques : syndrome dissociatif (le sujet ne sait plus qui il est ou acquiert une nouvelle personnalité) avec délire. On retrouve de la bizarrerie (discours / comportements étranges, parfois dangereux pour soi ou l’autre ou paradoxaux) sur des thèmes très variés (complot, possession diabolique, persécution, …).
Syndromes délirants : c’est du délire chronique mais sans syndrome dissociatif. Le sujet sait donc qui il est et ne change pas de personnalité. On retrouve ici les délires paranoïaques et les hallucinations chroniques (souvent auditives type entendre des voix, mais pas que). Le délire peut-être bien structuré et sembler cohérent, comme lors d’une persécution ou au contraire (paraphrénies) être non-structuré, imaginaire.
Les états psychotiques aigus : il s’agit d’un état psychotique (qui va reprendre les symptômes ci-dessus), durant au moins un jour mais moins d’un mois. Le sujet présente un retour total à la normale à la fin de l’épisode.
Psychose déclenchée suite à la consommation de stupéfiants : la prise de substances peut déclencher l’apparition d’une psychose chez les personnes prédisposées. Plusieurs événements stressants peuvent faire apparaître la psychose chez ces personnes, incluant un traumatisme, la prise d’alcool, les drogues ou les enthéogènes. Les substances peuvent donc jouer le rôle de déclencheur, mais n’entraînent généralement pas un état psychotique chronique, même à forte dose. (Voir à ce sujet les travaux du Dr David Nichols, professeur émérite de pharmacologie et responsable d’une étude publiée dans la revue Cell à ce sujet : « Crystal Structure of an LSD-Bound Human Serotonin Receptor ».)
📢 SIGNES CLINIQUES
Le diagnostic de la psychose se basera sur l’observation des signes cliniques mentionnés ci-dessus et l’exclusion de diagnostics différentiels (comme les effets d’une drogue par exemple). Un certain nombre d’examens complémentaires, comme une analyse sanguine et parfois un scanner cérébral, seront réalisés pour éliminer une origine organique à ces symptômes.
⛳ S’EN SORTIR
C’est possible, avec la combinaison de médicaments qui agissent sur les neurotransmetteurs type dopamine ou sérotonine (antipsychotique ou benzodiazépine), doublé d’un accompagnement psychiatrique et/ou psychothérapeutique. Le soutien psychologique s’étend souvent aussi aux membres de la famille, généralement très impactés.
C’est la grande différence avec la névrose (voir l’article précédent : Question Psy #12). En effet, lorsque vous entamez une thérapie pour une névrose, il est possible de discuter avec le sujet, parce que ce dernier possède une sensation claire de ses pensées, de son corps et de son trouble. Tout est localisé, on a donc un contenant à partir duquel échanger de l’information. Ce n’est pas le cas dans la psychose : le sujet n’a plus ou peu de contenant. La psychose se caractérise donc par une perte de contact avec la réalité, dont le symptôme le plus évident est le délire.
Le but d’une psychothérapie sera de permettre au sujet d’apprendre à naviguer dans les eaux de la folie, afin de comprendre à quel moment il est cohérent avec ce niveau de réalité et à quels moments il bascule dans la psychose.
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Article précédent : C’est quoi la névrose ? (Question Psy #12)
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